Comment mesurez-vous la hauteur des vagues?

Bon, pour éviter une cohue sur notre spot, je précise que les conditions des photos N°1 et N°2 ne sont pas si courantes, la N°2 arrivant 2 à 3 fois par an lorsqu’il y a 8 à 10 mètres de houle en Bretagne, dans une direction bien précise que je garde secrète… Et que si l’on n’est pas complètement masochiste, il faut viser des spots du Havre à Calais, ou la houle rentre bien mieux (+50% à +100% de taille en plus qu’ici, bien plus puissant) et basse Normandie de Barneville à la Hague (+100% à +200% de taille) ou en Bretagne Ouest (+300%, enfin des vraies vagues), ou encore du Sud-Ouest (+300% à +500% souvent très propre, pour les « vrais » surfeurs). Autant vous dire que c’est presque complètement plat de Mars à début Septembre avec le réchauffement climatique. En plus d’être un spot de vagues minuscules, c’est la cohue à cause de l’école et du loueur de planche en mousses, installée depuis 2006 (j’y suis pour rien!). D’ailleurs, le loueur doit déprimer tous les printemps, lorsque le vent de Nord-Est transforme notre plage en spot plat pour le Wing Foil. Je crois que c’est vraiment le dernier endroit en France où installer une activité surf (avis aux repreneurs!)   , sauf si l’on est suicidaire (il y a des moyens plus efficaces!) … Même les gars de Caen et de Honfleur préfèrent aller ailleurs. Autant dire que si l’on habite pas là, c’est le dernier spot où il faut aller! (Ça va Fab comme ça?   )

Concernant notre sujet, une autre explication m’est venue , suite à l’anecdote de Sylvano sur les surfeurs de gros canariens et leur « mètre local », qui correspond en faits à 4 mètres réels.

Ce que la plupart d’entre nous entendent lorsqu’ils parlent de « mètre » pour mesurer la taille des vagues est en réalité une unité locale, assez personnelle, mais forgée par les conditions que l’on rencontre le plus fréquemment, et qui peut avoir un sens commun lorsque l’on partage les mêmes sorties.

Cette mesure pourrait être définit par deux bornes remarquables:
- 1 « mètre »: c’est la mesure des vagues standards qui déferlent sur notre plage favorite, avec lesquelles on surfe vraiment bien, sur lesquelles on est « facile », mais qui restent super fun à surfer. Comme on les a souvent, on réussit à développer de très bonnes aptitudes. Ce sont les vagues les plus fréquentes de nos sorties en mer.
- 2 « mètres »: c’est la mesure des vagues limites, qui commencent à être difficiles, « grosses », mais pas inaccessibles. Ce sont les vagues qui nous font rêver et sur lesquelles on aimerait envoyer des énormes virages, des énormes manoeuvres, mais qui restent pourtant à la limite de nos capacités. C’est la frontière entre le jeu et le risque, mais sans le risque.

Alors des expressions comme « plus de 2 mètres », « 2 mètres ++ » veulent simplement dire que là c’est chaud, encore faisable, mais chaud. Probablement comme Fab, avec la vague N°4, pas si grosse, mais vraiment creuse et puissante, qui est un vrai challenge à surfer avec un long-SUP. A l’inverse, la vague N°5, qui est en réalité 30% plus grosse à l’endroit du surfeur et 60% plus grosse sous la lèvre que la vague N°4, n’est pas jugée impressionnante. Elle a une belle pente qui lui semble tout à fait dans ses cordes avec un long-SUP (ça te parait plausible Fab?). Dans la même logique, les surfeurs de gros canariens de Sylvano arriveraient encore à bien surfer des vagues de 8 mètres réels, sans que ça les impressionne plus que ça. Ce qui correspond donc à un «  2 mètres canarien ». Les vagues sur lesquelles ça se corse pour eux, les « 2 mètres ++ », seraient alors des vagues de 12 à 15 mètres qu’ils peuvent effectivement toucher l’hiver sur les meilleurs spots des îles Canaris.  

A l’opposé les 70/80 cm de Iceman et Fatman de la vague N°1, sont pour eux et pour l’ensemble des surfeurs régulier du Sud-Ouest (l’immense majorité des surfeurs en France) des conditions jugées limites, trop petites, pour lesquelles on réfléchit 2 fois avant de se mettre à l’eau, car la dose de « fun » n’y est pas forcement. Il faut vraiment un manque de sorties, un super beau temps et de l’eau chaude pour y aller, mais ça reste encore jouable. Le 1/2 mètre des surfeurs de gros canarien lui doit être carrément ennuyeux avec ses 2 mètres réels, l’adrénaline recherché par ces surfeurs ne sera pas au rendez-vous. Fab, lui, avec son long-SUP est tout à fait bien avec la vague N°1, le standard trouvillais des bons jours, avec lesquels il fait des merveilles avec sa grande planche (Oui Fab, c’est toi qui a donné les mesures les moins linéaires, et qui doit utiliser le plus « un ressenti » plutôt qu’une distance… ce qui est très étonnant pour un professeur de mathématiques!!!)

La règle du facteur 1,8 ou 2 viendrait du fait qu’en France, la majorité d’entre nous surfent principalement des vagues sur les plages des Landes ou de la côte Basque l’été. Les hawaïens et les canariens eux auraient un autre facteur, car leurs conditions usuelles sont encore plus musclées que dans le Sud-Ouest.

1) Mort de rire pour le début de ton paragraphe Vince ! Si c'était comme ça Trouville, j'aurais depuis longtemps revendu mes SUPsurfs et acheté des cannes à pêche ah ah ! En tout ças, joli rattrapage, cela crée de la confusions... et ça me va !
Et la "déprime du loueur", trop fort !!
(Je me permets quand même de préciser que si la houle d'Ouest est majoritairement plus grosse qu'à Trouville au nord du Havre, cela n'est plus vrai entre Mers-les-Bains (et encore !) et Boulogne, elle rentre mal et le fond sableux la ralentit beaucoup...)

2) Je ne sais plus quel shaper californien (Rusty Preseindorfer ou Al Merrick ?) avait déclaré qu'il ne fallait pas trop se prendre la tête en surf pour la taille des vagues, car pour le commun des mortels, 90% des sessions se faisaient dans des vagues d'1 m. Je trouvais ça cool, pas prise de tête, et le mètre était donc devenu ma référence. Et pendant quelques années, je parlais donc du ''ptit mètre'' (0.75 cm), du mètre (1 m !), du bon mètre (1. 25) et du ''bon gros mètre'' (1 m 50), avant ensuite de passer... au 2 m moins courant. Laird Hamilton fait la même chose mais de façon encore plus binaire, '' c'était gros'' ... ou pas !

3) Ne sois pas surpris Vince, je suis en mode ressenti/feeling dès que j'ai posé mon cartable et mes copies, et que j'attrape mon SUPsurf ou ma guitare. Bon le calculateur est toujours quand même en marche pour la meilleure trajectoire ou les plus belles harmonies mais je suis en mode zen !

Fab14 a écrit:Si c'était comme ça Trouville, j'aurais depuis longtemps revendu mes SUPsurfs et acheté des cannes à pêche ah ah !

- Enfin, il faut dire que tu as quand même une collection de long-SUP très spéciaux    (pour en savoir plus: https://www.forumdesup.com/t9519-le-longsup-est-il-mort)
- que le loueur tire vraiment souvent la tronche! (Il ne surfe presque plus jamais ici)  
- et que moi je vois des vagues de 4 mètres, là où d'autres voient des vagues d'1,8 mètre!

Ça ne doit pas être complètement sans raisons!

Je te rejoins sur ce point : le shortboarder pur et dur a du souci à se faire à Trouville sur mer concernant la fréquence et la puissance des vagues réellement exploitables avec son engin...
Pour le reste, on s'en sort pas mal. Et surtout vivement la prochaine session dans un petit ou un gros mètre !